Marins africains sur le pont Charles Roi/ Crédit Rendodjo
Marins africains sur le pont Charles Roi/ Crédit Rendodjo
Ils sont peu nombreux comparés à d´autres communautés, mais visibles de partout dans les circuits touristiques. Ils sont conscients de leur statut de minorité, mais en tire le profit au maximum si profit il y a. Ils, ce sont les Africains de Prague. Entre la quête de visibilité, le désir de s´imposer comme communauté forte, la volonté de s´assumer et le désir de se sortir de la crise financière, les vies des hommes et femmes qui se battent au quotidien.
Mon titre, il n´a rien de partial ou d´impartial. Je ne suis pas en train de faire un autoracisme. Je parle d´un fait. Nous sommes d´accord qu´aujourd´hui, il n´y´a aucune ville européenne qui dira qu´il n´a pas d´Africains en son sein. Toute métropole du monde qui se respecte à son quartier africain comme Matongué, Château rouge à Paris et la place Vatslaf à Prague. Que cette communauté africaine soit grande ou non. Je veux juste présenter une communauté qui si petite qu´elle soit s´impose au quotidien même si certains milieux leur demeurent fermés.
Il n´est pas rare le soir, au centre de Prague, sur la place Vatslaf de voir des rabatteurs noirs pour des boîtes de nuit plus ou moins louches. Inutile de vous dire que l’impression que j´ai reçue n’est pas positive. Donc, si vous êtes quelqu’un de sérieux ou si vous voulez imposer le respect des autres communautés que vous côtoyez, il faut tenter de s´en démarquer, essayer de montrer que tous les Noirs ne sont pas de malfrats. Ces Africains sont le plus souvent des diplômés en quête de travail qualifié . Il y a ceux qui sont en situation illégale et attendent d’être régularisés. Quelques un se sont lancés dans le tourisme et s´habillent en marin vendant des tickets de « boat trip ». Ce qui attire d´ailleurs les touristes qui s´intéressent à ces marins africains en plein coeur d´un pays de Bohême.
Une petite discussion avec ces Africains suffit pour se rendre à l´évidence que la communauté n´est ni menacée, ni totalement intégrée. Comme fille africaine, il est quasi impossible de trouver un travail conséquent sauf si, on veut travailler comme « réceptionniste »dans un bureau. Le ton tiré sur le mot réceptionniste peut faire naître des idées, mais qu´importe pour elles. Elles assurent leurs 1 000 euros la fin du mois. En général, les Tchèques sont un peuple renfermé, ils sont cependant gentils et tolérants. «Il n’y a absolument aucun problème à être noir à Prague, personne ne vous fera de remarque, ce serait un comble!» garantit un des matelots originaire de la Côte d´Ivoire. Mais cette tolérance n´est pas non plus le gage d´une acceptation totale.
La question à ne pas poser au détour d´une conversation est celle d´une éventuelle intention de retour en Afrique ou la tentation de changer de pays. Ils se sentent bien dans Prague ainsi que le reste de la République tchèque répondront ces Africains. Dans tous les cas, Prague est une ville très sûre à vivre quelle que soit la couleur de sa peau. On peut s´y promener le soir sans crainte. Cela ne peut être aussi que je juste une impression,mais après deux visites, je peux croire en cette impression.