lundi 30 mars 2015

Un auteur, un courant litttéraire



Il est le dernier né de la littérature tchadienne. Il se nom Mahamat Nour Abdéramane Barka et se réclame du courant littéraire de la Négritude. Son ouvrage, l´amour et la révolte d´un nègre est paru aux Éditions Édilivre en février 2015. Un recueil de poèmes de 78 pages.

N comme votre nom
Se présenter, c’est parler de soi, c’est une forme très difficile
qu’aiment peu de gens si je me fie à ce que je vois ces dernières
années. Pour vous répondre, je m’appelle Mahamat Nour Abdéramane
Barka,
Je suis né à une époque agitée et intéressante. Une époque fait de guerres, de violences et d´immoralités. Je me dis souvent que je suis issu d'une génération dont l'avenir est indécis.

E pour éducation
J’étudie et je suis membre du collectif WenakLabs. J’écris
aussi aux heures les plus radieuses de mes nuits. Je me vois donc
comme un solitaire aimant les errances nocturnes.
Récemment, j’ai participé à la rédaction d’un magazine. Beaucoup me
demandaient si Abdramane Barka, - le Directeur de publication du
quotidien Le Progrès -, est mon père. Je saisis à la hâte cette ample
occasion pour leur dire qu’il n’est pas mon père. Cependant, j’aurai
voulu dire à mon père qui est un fidèle lecteur de ce journal de ne
pas lire la rubrique Barakum qui semble fermer les yeux sur les
tristes réalités que vivent les Tchadiens et pare de plumes de paon
tout acte, quel qu’il soit, fait par le gouvernement.

Guerres, guérillas et rébellion au Tchad. Si on en parlait
Le Tchad fut, par le passé, un abîme de détresse. D’interminables
guerres ont divisé le peuple et terni l’histoire de ce beau pays. Je
me sentis cet enfant né dans les crépitements d’arme et dont la
naissance a été saluée par les chants de deuil, entonnées par mon
peuple. J’ai grandi dans l’innocence et toutes ces images affreuses de
guerres m’ont rendu triste. Je crois avoir dit il y a quelques années
à Dina, –un poète en herbe-, «  Je veux participer pour le combat de
la paix au Tchad ». Et, c’est pour la paix que je signe ce premier
recueil de poèmes. Aujourd’hui, j’impose la paix dans tous les cœurs,
car faire la guerre ne devrait pas être, selon mes aspirations, une
solution pour le Tchad qui, depuis plusieurs décennies, ne respire que
la haine et les rancunes qui n’ont de cesse prospérer en son sein. Au
contraire, il est temps qu’on consomme le dialogue.

R pour tes rêves et aspirations.
Mes écrits prônent l’espoir et sont porteurs d’espoir pour la
jeunesse. Je rêve aujourd’hui d’un pays meilleur, je veux dire: uni
et prospère, où je pourrais voir le rayonnement de ce Tchad
luire dans les yeux de mes compatriotes. Voir la diaspora et le maquis
rentrer au pays est l’essence même de mes rêves. Cela, je suppose,
nous aidera à nous exprimer et à changer le Tchad, je veux dire lui
donner l’image d’un peuple ardent et pressé de se reconstruire enfin
dans la paix. Héritier d’une nation à feu et à sang, j’en veux
aujourd’hui à mes ancêtres qui m’ont donné un pays avec plus de
plaintes que de beauté et je devrais donner à mes enfants une nation
de culture où ils devraient vivre sans distinction d’ethnie, ni de
religion.

I pour ton idole et modèle littéraire
Enfant, je lisais déjà les pères de la Négritude qui sont devenus
ensuite mes maîtres à penser et à poétiser. Quand j’ai commencé à
écrire, je n’ai pensé qu’à m’exprimer comme ces grands noms de la
Négritude qui s’étaient unis au service d’un même idéal. J´aime
beaucoup David Diop. Il est mon modèle, l’icône de mon
engagement. Plus tard, j’ai lu Nimrod et je vis le Tchad dans ses
beautés soudanaises, les échos d’arme et
les pleurs de victimes. Il est devenu depuis, mon père spirituel.


Tolérance et cohabitation aux Tchad

Nos aïeuls furent les seigneurs authentiques de la fraternité, il
faut lire ou écouter les contes pour s’en convaincre. Les mille et une
guerres qu’a connu le Tchad ont fait de lui un pays dépourvu de
toute innocence. Des cœurs déchirés ne pouvaient plus conserver cet
amour. La génération nouvelle que nous sommes, doit s´unir pour la réconciliation et la reconstruction. Nous ne sommes ni nordistes, ni sudistes ; nous sommes
Tchadiens, liés par une fibre de fraternité. Nous sommes condamnés à vivre ensemble dans ce pays: en un mot, nous sommes le Tchad et le Tchad est né de
chacun de nous.


U pour les Us et coutumes qui asservissent la femme tchadienne

Cette question me fait penser à Mahassine, –une amie de cœur et
d’esprit-, qui me dit que la femme tchadienne n’est libre que dans les
discussions du salon, les colloques et les conférences. Dans les
réalités quotidiennes, la Tchadienne est ignorée et marginalisée. C’est
une vérité. J’encourage le combat de l’émancipation de la femme car
elle est l’âme de la Nation, mère de tous nos espoirs. Toutefois, c’est un
grand devoir de respecter nos us et coutumes et les garder jalousement comme notre patrimoine. La femme est l’avenir d´un peuple et elle doit s’exprimer
et jouer dans ce que serait le devenir de l’humanité.

 D de la démocratie tchadienne, ...
Depuis l´aube de l’indépendance, les régimes se succèdent
et chacun d’eux a oppressé le peuple. Ce peuple est, je le vois bien, condamné au silence, mais vibrant d’espoir, de révolte et
d’aspiration à la justice. Aujourd’hui, nous ne  vivons pas dans la
démocratie car nous sommes privés de toutes nos libertés. Tous les
compatriotes qui réclament un changement sont à l’extérieur du pays et
leur voix n’est pas écoutée, le Tchad est sourd et la France a choisi de faire la politique de l´autruche.
 
Exode de la jeunesse africaine c´est,
une perte pour le continent et je le déplore comme tout Africain qui rêve d’une Afrique meilleure culturellement et politiquement. Certains africains rêvent
d’un eldorado et se lancent à la conquête de ces continents qu´ils jugent meilleurs y vivre. D’autres, souvent artistes et intellectuels, qui
n’ont pas de tribune pour exprimer leur talent, s’exilent là où ils
pourraient penser et créer librement et en paix.  Comme solutions envisageables, il faut trouver les moyens de nous adresser courageusement aux régimes qui
oppressent les jeunes talentueux.



mercredi 18 mars 2015

L'histoire africaine

Ces esclaves qui ont su se libérer.

ls venaient de Guinée-Bissau, du Congo, du Sénégal ou du Nigeria. Esclaves en fuite, ils créèrent en 1603 au coeur de la forêt amazonienne le village de Palenque de San Basilio en Colombie. Quatre siècles plus tard, leurs descendants n’ont rien renié de leurs origines.

Dans la touffeur d’un après-midi tropical, les pieds des enfants martèlent le sol poussiéreux jonché de cailloux. Leurs mouvements saccadés marquent le rythme inépuisable du tambour. Ils ont à peine 10 ans et, comme de bons petits soldats, connaissent déjà leurs chorégraphies sur le bout des… orteils. À Palenque de San Basilio, la danse est un combat. Une lutte quotidienne pour la survie d’une culture qui a bien failli disparaître : celle des anciens esclaves africains de Colombie.

Dans tout le pays, Palenque de San Basilio est considéré comme un village d’irréductibles, symbole de résistance et de liberté. Au pied des montagnes, à une heure de la côte caraïbe, ce village de 3 500 habitants fondé en 1603 par trente-sept esclaves occupe une place à part dans le cœur, l’histoire et les revendications des Africains-Colombiens. Originaires de Guinée-Bissau, du Congo, du Sénégal ou du Nigeria, ces pionniers ont fondé le premier palenque (village fortifié habité par des esclaves en fuite) de l’histoire latino-américaine.

Source: http://diasporas-noires.com/diaspora-un-village-dirreductibles-africains-en-colombie