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L´ Afrique reste encore ce
continent où, une femme meurt toutes les minutes en raison de sa grossesse
et/ou de l'accouchement. Une chose difficile à accepter, même pour les nations
africaines les plus prospères mais toujours présente. Comment comprendre que
donner la vie à la prochaine génération du continent puisse emporter des vies? Surtout
lorsqu´on sait que ces décès sont le plus souvent évitables. On peut contrôler
une hémorragie, prévenir à temps les infections pré et postnatales. Hélas, les soins médicaux médiocres et le manque d'éducation
demeurent encore le talon d´achille du bien-être de la femme. Ainsi les mères
qui survivent l´accouchement ne sont pas à l'abri de souffrances. Pour chaque
femme qui meure en couches, on estime que 30 autres sont blessées ou tombent
malades en donnant la vie à un enfant. La
grande victime est souvent l´Africaine issue des couches de populations les
plus pauvres. Mais les femmes elles-mêmes ne sont pas les seules victimes. Les
enfants qui survivent risquent davantage de mourir, simplement parce qu'ils
sont orphelins de mère. Trop de nourrissons meurent, eux aussi. En Afrique,
plus d'un million de nouveau-nés décèdent chaque année, soit près de quatre par
minute.
En lançant le 18 février 2013,
MamaYe une campagne d'action publique visant à sauver les vies des mères et des
nourrissons, Evidence
for Action (Des preuves pour agir), un programme financé par le Ministère
britannique du développement international, vient de défier le fatalisme de
millions d'Africains pour qui, le décès de mères et de nourrissons est naturel,
voulu par une Entité suprême ou inéluctable. Bannir la conviction enracinée
selon laquelle la responsabilité de la survie maternelle et néonatale incombe
aux gouvernements, les professionnels de santé, ou encore les donateurs
étrangers. Pour MamaYe, la participation active de l'ensemble de la population
africaine est un élément essentiel. MamaYe est convaincue que la technologie
peut éduquer, motiver et mobiliser les populations, pour qu'elles agissent
directement en réponse à la crise maternelle et néonatale en Afrique. Cinq pays les plus touchés par la
crise de mortalité maternelle et néonatale sont les premiers qui expérimentent
en ce moment cette campagne: le Nigeria, le Ghana, le Sierra Leone, le Malawi
et la Tanzanie. Il s'agit de la première partie d'une campagne déployée à
l'échelle du continent qui utilisera une technologie numérique et mobile pour
engager des Africains ordinaires dans le plus important des combats : la lutte
pour sauver des vies des femmes et nourrissons. La campagne est principalement axée sur l'utilisation
d'une combinaison stratégique de preuves, de sensibilisation et de
responsabilisation pour sauver des vies grâce à un système de communication par
téléphone mobile.
Les hommes qui encouragent leur
femme à consulter des cliniques prénatales contribuent, les taxis qui se
portent volontaires pour transporter les femmes dans les cliniques à temps, les
dons de sang bénévoles, les sages-femmes qui répondent à une crise au milieu de
la nuit, tous sont des héros et héroïnes de la survie maternelle. Nous avons
tous un rôle à jouer. L'accouchement n'est pas une maladie. La population
africaine est invitée à intensifier ses efforts, assumer ses responsabilités, pour
transformer le fatalisme en espoir.
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