Crise Malienne : expliqué en
trois points
Dr Ibrahim Fagaye Sissoko/ Ph Rene MOuna |
Depuis la crise malienne, je n´ai pu avoir un éclairci concret de la part
d´un natif en dehors de ceux qu´on entend dans les médias dont les Sanogo et
consort. Je me suis bien posé la question de savoir s´il n´y avait pas un
intellectuel malien avec une position neutre qui pourrait enfin éclaircir ma lanterne.
Eh bien, ce fut fait ce mardi 30 octobre 2012 à 20 heures au restaurant
Soulfood à Göttingen. Dans une ambiance conviviale avec une carte de menu
africaine à l´appui. «Le conflit entre Touaregs, rebelles salafistes et
djihadistes au Mali : nouveau conflit, vieille querelle» fut le thème de l´exposé
présenté par le Dr Ibrahim Fagaye Sissoko. Du contexte historique de la crise sahélo-malienne,
du diagnostic de l´actuel conflit aux perspectives d´une probable intervention
militaire de la communauté internationale, jamais je n´ai entendu avec autant
de passion l´explication de la crise de ce qui serait dans un futur proche le
prochain Afrikhanistan si, aucune intervention adéquate et ciblée n´est fait. Surtout
qu´au Mali, la population n´a du mal à
accepter ces différents groupes qui opèrent dans le Nord.
Les Touaregs sont une population d´environ 300 000 âmes au Mali. En 1973,
une sècheresse frappa la région touarègue. Une aide sera envoyée mais
détournée. Cette injustice sonna le déclic de la révolution d´un peuple qui
avait eu du mal à cohabiter avec une population noire comme concitoyen. Dans la
société touarègue, le noir appartient à la dernière caste.
Selon le Dr Ibrahim Fagaye Sissoko, le nom Azawad désigne une petite
colline qui sert souvent de repère dans le désert. Il n’aurait donc aucune liaison
socio-historico-culturelle Entre le nom Azawad et une revendication territoriale.
Les Touaregs ont gagné du terrain et une certaine légitimité lorsqu´Amani
Toumani Touré croyant bien faire reçu leurs mercenaires venant de la Lybie. Son
intention de les désarmer et les réinsérer dans l´Armée malienne échoua.
Oui une intervention militaire internationale est plausible. Les maliens
aujourd´hui comme peuple n´attend que cela. Reste à trouver une armée tenace qui
pourrait s´adapter aux conditions climatiques sahéliennes. Les regards du conférencier
se tourne bien entendu vers le Tchad car ayant une expérience avec les
techniques de combat acquises (la libération de la bande d´Aouzou où le Tchad vainquît
l´Armée libyenne NDLR). Le Dr I. F. Sissoko approuve tout de même qu´il
faudrait une logistique de qualité. Un cri de cœur de plus envers la Communauté
Internationale qui tergiverse sur la question.
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