Femmes africaines et la problématique des toilettes
70% des femmes africaines n’ont pas de toilettes salubres et sont donc
exposées à des risques accrus de maladie, de honte, de harcèlement et
d’agression. 297 millions de femmes et de filles africaines n’ont pas accès à
un assainissement salubre et sûr, et parmi elles 107 millions n’ont aucun accès
à des toilettes. Une enquête commandée par WaterAid sur les femmes dans cinq
bidonvilles de Lagos, au Nigeria, indique qu’une femme sur cinq a été – ou a
connaissance d’une femme qui a été – verbalement harcelée et intimidée, ou a
été menacée ou physiquement agressée au cours des douze derniers mois, alors
qu’elle allait aux toilettes. Dans d’autres pays africains, des témoignages
indiquent que ce problème pourrait avoir une importance beaucoup plus grande
qu’indiquée ici. Selon Barbara Frost, Directrice Générale, WaterAid:«Lorsque les femmes n'ont pas accès à des
toilettes salubres, sûres et privées, elles sont exposées à des risques et
deviennent vulnérables. Et si elles vont se soulager dans la nature, elles
risquent d'être harcelées. Les femmes n'aiment pas en parler ou ont de la
réticence à se plaindre. Mais le monde ne peut pas continuer à ignorer leur
situation. Un assainissement approprié, avec un accès à l'eau potable,
transforme la vie quotidienne, améliore la santé, la sécurité et la
productivité. Les gouvernements doivent agir et investir pour que toute la
population puisse avoir des toilettes et l'eau potable».
D’autres études en Ouganda et au Kenya concluent que la peur, l’humiliation
et l’agression font partie de l’expérience courante des femmes africaines qui
n’ont pas accès à un assainissement approprié et sûr. Au Mozambique, Sandimhia
Renato, 18 ans, doit marcher 15 minutes pour aller aux toilettes dans les
bosquets. «Parfois, je sors pour chercher
un endroit, mais j'ai tellement honte que je retourne chez moi sans être allée
aux toilettes. Il m’arrive d’attendre la nuit pour que personne ne me voit.
Mais si je dois aller loin, je suis très inquiète pour ma fille Diani. C'est
très dangereux. Des gens ont été assassinés. On a tué une femme et un garçon à
coups de couteau. Je connais une femme qui a été violée.»
Le sondage des femmes dans les bidonvilles de Lagos révèle que la sécurité
est un problème récurrent. 67% des répondantes ont indiqué qu'elles ne se
sentent pas en sécurité lorsqu'elles utilisent des toilettes dans un lieu
public. Le manque d’hygiène a de graves conséquences pour la santé. Chaque
jour, environ 1 000 mères perdent un enfant à cause de la diarrhée provoquée
par le manque d'accès à l’assainissement et à l'eau potable.Le manque d’assainissement
nuit également à la productivité et à la vie économique. En Afrique
sub-saharienne, les femmes et les filles qui n'ont pas accès à des toilettes
passent chaque année 20 milliards d'heures à chercher en endroit approprié dans
la nature, d’après les statistiques publiées dans une note d’information de
WaterAid.
Distribué par l’Organisation de la
Presse Africaine pour WaterAid
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