Ceci est un hymne pour une grande visibilité et reconnaissance de la femme dans le monde des législations. Je fais un appel à plus de protection sociale pour la femme rurale. Cette gardienne de la nation qu´on discrimine, harcèle, bat, viole, répudie, vitriole sans un jugement sévère. Et encore dans ce 21e siècle.
Dans l´Afrique ancestrale, les hommes, quand ils ne peuvent pas aller à la chasse ou à la guerre, ni palabrer, ils se reposent sous l´arbre, s´enivrent de leur vin, joue au D’awalé ou se racontent des histoires. Pendant ce temps-là, les femmes africaines élèvent leurs enfants, vont travailler dans les champs, font le marché, s’occupent du budget et font à manger pour leur famille. Elles portent toute la famille. Aujourd´hui encore, force est de constater que, la femme rurale en Afrique est délaissée à son sort : une condition de vie dure, les moyens de production archaïques. Beaucoup sont victimes des violences conjugales. La femme tchadienne en milieu rural subit la misère dans laquelle la société la contraint à la mort de son mari. Déshéritée, on lui arrache ses enfants avant de la mettre hors du domicile conjugal. Elle perd non seulement l´héritage auquel elle a droit, mais aussi, les biens dont elle a contribué à l´acquisition en commun accord avec le mari défunt. Nombreuses sont les lois ratifiées par le Tchad, mais combien sont réellement entrées en vigueur? Le code de la famille peine à voir le jour à cause des divergences politico-religieuses. La loi 006 portant sur la santé de reproduction est une mort-née qui n´embellit que des tiroirs de l´administration. Il ne suffit pas d´adopter des lois, mais il faut les mettre en application : les auteurs de viol ne sont jamais punis, tout comme les crimes qui sont classés passionnels et classés sans suite.
Mais bon, c´est un problème d´envergure continental. Bien que beaucoup d´Africaines ont un enseignement supérieur permettant l´occupation de postes clés dans l’élaboration des politiques dans tous les domaines, les femmes passent quasi inaperçues dans les instances de décision. Seules 6 femmes sont au gouvernement sur les 42 membres soit 1,5 % ; 29 femmes parlementaires sur 180 députés soit 16 %. Un effectif assez réduit pour impacter et influencer les décisions en faveur de leurs consœurs en milieu rural qui, portent le poids de tout un pays : premières à se lever au chant du coq, elles sont les dernières à se coucher lorsque toute la maison dort. Elles sont la cheville ouvrière du pays car ce sont les premières productrices des denrées de base.
Tous les pays africains logent presque à la même enseigne en dehors du Rwanda qui a 56 % de femmes au Parlement. Les stéréotypes culturels ont la peau dure. La société africaine est encore phallocrate. On aura beau accumuler les journées internationales de la femme les unes après les autres, tant qu´il n´y´aura pas de lois fortes, la protection sociale de la femme, cet être ressource de nos sociétés ne sera qu´un discours de chaque 8 mars.
Je finis l´article avec ces personnalités qui ont honoré la Femme.
«La femme est l’avenir de l’homme», Louis Aragon, Jean Ferrat
«L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation, et elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain», Stendhal
«Femmes, c’est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde», Léon Tolstoï
«Appeler les femmes « le sexe faible » est une diffamation ; c’est l’injustice de l’homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes», Gandhi
«Les femmes n’ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles», Montaigne, Essais, III, 5
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