Depuis l´instauration de la
SENAFET il y´a plus de 25
ans, je peux dire que les éditions se succèdent les unes les autres et se
ressemblent toutes sans un grand apport à la femme rurale. Or la femme
tchadienne, c´est aussi celle qui est en milieu rural. Cette «femme qui se lève à 4h du matin, qui doit
faire 15 km pour aller chercher une eau saumâtre, polluée, dangereuse pour elle
et ses enfants, qui s'occupe ensuite de la cuisine pour un homme qui dort
encore, qui lève ses enfants, les nourrit, qui part aux champs partager les
travaux des paysans et cultiver en plus son lopin personnel, qui la nuit venue,
veille à tout ranger, rentre le bétail, prend toutes les responsabilités, cette
femme-là, a 30 ou 35 ans est devenue une loque, un véritable "chiffon „»Thomas
Sankara. Nous avons donc toutes des
mères, des épouses, des sœurs qui vivent dans ces conditions. Comment les en sortir?
Ne faudrait-il pas leur trouver un cadre idéal pour leur épanouissement ? La
véritable bataille de la femme tchadienne pour son développement et sa
participation effective aux prises de décisions nationales commence par
l’éducation de la jeune fille qui, est au sein des débats pour cette Semaine
nationale de la femme tchadienne (SENAFET).
Il y actuellement dans les
écoles primaires environ
850.000 filles soit 42% du taux des élèves. Ce statistique va décroissant quand
le niveau d´études s´élève. Par ailleurs le Tchad déchiffre 5.000 enseignantes
sur un effectif de 31.000 soit 16%. Que le thème de la Senafet (Semaine
nationale de la femme tchadienne) de cette année étant «Réduire la mortalité maternelle et infantile, promouvoir
l’entreprenariat féminin : crédo de la renaissance», je me dis qu´il serait
un cadeau merveilleux que de penser d´envoyer ces femmes rurales qui n´ont un
taux d’accouchements assistés de 3% à l´école. On ferait d´une pierre deux
coups : des femmes instruites qui peuvent planifier les naissances et
courir vers un centre de santé lorsqu´elles sont en grossesses.
Parlons de l´entreprenariat, songeons à sa promotion mais un
entreprenariat féminin ne peut émerger que si les femmes scolarisées seront
moins discriminées et minorisées. Or la discrimination se vit partout à commencer par la famille jusqu´ au travail.
Il faut commencer par donner à la femme la femme la place qui lui revient. On
assistera à une émergence de leadership féminin fort. Pourtant, en
discriminant, on place des pierres sur le sentier du développement, on limite
les chances des autres d’accéder aux opportunités et à une vie digne.
Vivement qu´il y´ait une renaissance de la Senafet afin qu´elle ne se
limite point aux slogans éternels qui sonnent du déjà entendu!
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