jeudi 27 septembre 2012


La pétition de la renaissance



J´ai toujours dis que le Tchad est pays merveilleux dans lequel il fait beau vivre. Et on m´a pris pour une qui hallucine pourtant, c´est une vérité démontrable. Sous ce ciel tchadien tout est si paisible et la démocratie régné en commun avec la dictature. Pendant que la monarchie et la présidence se partagent un palais sans s´escrimer. C´est notre Tchad de la Renaissance.  J´avoues que j´aime nos ministres de la X République. Je ne sais plus combien de fois la Constitution tchadienne a été changée depuis 1990. Raison pour laquelle je ne peux sous la quantième République nous vivons. Ils ont une de ces énergies et la rapidité d´un Jesse Owen, ce sprinteur noir qui démenti les théories de la supériorité de la race aryenne aux JO de 1936 sous l´œil d´un Hitler confondu, lorsqu’il s´agit d´exécuter les prérogatives de la Renaissance. 

Dans ce Tchad renaissant, la démocratie est une vertu que les droits élémentaires comme la grève sèche, écrire les pétitions ou en signer sont d´office accordé. Mais attention il y´a une exigence : le contenu doit être au millimètre près un éloge sinon gare au jugement de la Renaissance : un jugement expéditif taillé sur mesure par des magistrats commis d´office. Ils le taillent mieux que ces couturiers sénégalais écumant les rues de notre capitale taillent leurs boubous. Mais cela ne gêne point car les leaders religieux sont là pour amener le reste des grévistes à reprendre le travail, oublier la souffrance et s´échiner de nouveau pour enrichir une classe de nouveaux parvenus. Quoi de tel que d´honorer les textes sacrés «heureux les pauvres car ils verront Dieu» : qui de nous n´aimerait pas voir Dieu et lui exposer entre quatre yeux ses problèmes personnels, lui demander pourquoi il ne l´a pas fait naître dans une telle ou telle autre famille. Ces familles dans lesquelles on change les voitures en fonctions de l´habit que l´on a porté. Car il faut marier les couleurs. Alors quel que soit la faim qui les tenaille, les fonctionnaires reprirent le travail en prenant soin de travailler les questions à poser à Dieu lors de cette future rencontre. Ou encore, «si une partie du corps est la cause du péché, il faut l´arracher et le jeter loin de soi». La partie ici, ce sont deux syndicalistes. Les frontmans que l´on vient de condamner. La tête pensante du syndicalisme tchadien. Je parle du vrai et non de certains qui ne sortent que pour remercier Son excellence monsieur le Président pour l´augmentation du salaire de 15% alors que le sac du mil a connu depuis belle lurette une hausse de 200% du prix normal.

Les grévistes tchadiens en rédigeant leur motion de protestation ont oublié la règle élémentaire, la louange à monsieur Son Excellence le Président en prélude de toutes revendications, le rappel de tous les investissements couteux dont les grands chantiers et les logements aux murs fissurés avant la réception officielle des clés. Mais la grande maladresse de nos syndicalistes fut celle d´oser balancer leur texte à ces journalistes qui, s´empressèrent de publier cette pétition sans la soumettre pour correction au très Haut ministère de la communication. Pareille crime de lèse-majesté; on ne peut que les condamner. Nous sommes dans une démocratie où, aucun journaliste n´est dans le collimateur de la justice. Exact. Alors avant que ces journalistes commencent à se la jouer bling-bling, il faut les condamner. Au mieux, fermer leurs journaux. Voilà en quintessence ce qui se passe dans ce Tchad. Je crois qu´il est temps que je ferme ma bouche avant qu´on ne me colle un outrage à la nation avec une interdiction de séjour au pays.  

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