jeudi 21 février 2013

Mama Ye : un pas dans la lutte contre la mortalité néonatale




Image histgeo.free.fr


L´ Afrique reste encore ce continent où, une femme meurt toutes les minutes en raison de sa grossesse et/ou de l'accouchement. Une chose difficile à accepter, même pour les nations africaines les plus prospères mais toujours présente. Comment comprendre que donner la vie à la prochaine génération du continent puisse emporter des vies? Surtout lorsqu´on sait que ces décès sont le plus souvent évitables. On peut contrôler une hémorragie, prévenir à temps les infections pré et postnatales. Hélas,  les soins médicaux médiocres et le manque d'éducation demeurent encore le talon d´achille du bien-être de la femme. Ainsi les mères qui survivent l´accouchement ne sont pas à l'abri de souffrances. Pour chaque femme qui meure en couches, on estime que 30 autres sont blessées ou tombent malades en donnant la vie à un enfant.  La grande victime est souvent l´Africaine issue des couches de populations les plus pauvres. Mais les femmes elles-mêmes ne sont pas les seules victimes. Les enfants qui survivent risquent davantage de mourir, simplement parce qu'ils sont orphelins de mère. Trop de nourrissons meurent, eux aussi. En Afrique, plus d'un million de nouveau-nés décèdent chaque année, soit près de quatre par minute.
En lançant le 18 février 2013, MamaYe une campagne d'action publique visant à sauver les vies des mères et des nourrissons, Evidence for Action (Des preuves pour agir), un programme financé par le Ministère britannique du développement international, vient de défier le fatalisme de millions d'Africains pour qui, le décès de mères et de nourrissons est naturel, voulu par une Entité suprême ou inéluctable. Bannir la conviction enracinée selon laquelle la responsabilité de la survie maternelle et néonatale incombe aux gouvernements, les professionnels de santé, ou encore les donateurs étrangers. Pour MamaYe, la participation active de l'ensemble de la population africaine est un élément essentiel. MamaYe est convaincue que la technologie peut éduquer, motiver et mobiliser les populations, pour qu'elles agissent directement en réponse à la crise maternelle et néonatale en Afrique. Cinq pays les plus touchés par la crise de mortalité maternelle et néonatale sont les premiers qui expérimentent en ce moment cette campagne: le Nigeria, le Ghana, le Sierra Leone, le Malawi et la Tanzanie. Il s'agit de la première partie d'une campagne déployée à l'échelle du continent qui utilisera une technologie numérique et mobile pour engager des Africains ordinaires dans le plus important des combats : la lutte pour sauver des vies des femmes et nourrissons. La campagne est principalement axée sur l'utilisation d'une combinaison stratégique de preuves, de sensibilisation et de responsabilisation pour sauver des vies grâce à un système de communication par téléphone mobile.
Les hommes qui encouragent leur femme à consulter des cliniques prénatales contribuent, les taxis qui se portent volontaires pour transporter les femmes dans les cliniques à temps, les dons de sang bénévoles, les sages-femmes qui répondent à une crise au milieu de la nuit, tous sont des héros et héroïnes de la survie maternelle. Nous avons tous un rôle à jouer. L'accouchement n'est pas une maladie. La population africaine est invitée à intensifier ses efforts, assumer ses responsabilités, pour transformer le fatalisme en espoir.


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