mercredi 26 novembre 2014

Quand un peuple crie!

Chère Communauté Internationale,
Chers Représentants des institutions internationales,
À tous les partenaires du Tchad,
Voici une lettre qui ne saurait être administrative. Elle enfreint les règles de courtoisie car elle s´écrie de mains essuyant encore les larmes qui coulent pour ces jeunes tombés partout au Tchad la semaine passée.
En effet, il y´a des situations qu’on ne saurait expliquer d´un trait et avec des mots exacts. Cette lettre est une manière d´attirer l´attention, votre attention sur l´actuelle crise socio-politique tchadienne. Ceci est une lettre pour dénoncer le mutisme complice des uns et des autres. On ne saurait cautionner un État-tyran qui assoiffe, affame et opprime son peuple. Il n´y a jamais un gouvernement sans gouvernés. Idriss Deby Itno et son peuple ignore cela peut être mais, vous, en tant qu´institutions défendant la démocratie et les libertés, vous êtes sans ignorer que l´éducation, l´eau, le pain sont les droits les plus élémentaires dont un homme puisse encore disposer quel qu´en soit son statut.
Tout un peuple revendique juste un peu de dignité et sa part aux ressources tchadiennes confisquées. Au cri de ce peuple, on oppose l´argument de la stabilité régionale pour protéger un régime assassin qui ne cesse de réprimer toute revendication dans le sang ce fut le cas ces 11 et 17 novembre 2014. Oui, le président tchadien est aujourd´hui votre partenaire comme garant de la stabilité sous-régionale. On ne le refuse pas. Mais que servirait cette stabilité à un peuple tchadien affamé ne disposant pas de lui-même? Quelle importance si on n´a pas d´eau potable à boire, si les besoins élémentaires ne sont pas satisfait? Quelle stabilité si on refuse à un Homme son droit au savoir, à la quête d´un lendemain fructueux? L´éducation est devenue trop chère et se soigner et une chimère.
Peut-on parler de la paix le ventre creux lorsqu´on sait qu´en face de soi, l´autre n´a que le mépris? Vous vous demandez certainement où est le mépris; eh bien il est dans ces grosses cylindrées qui sillonnent le pays, dans ces voitures V8 qu´offre comme trophée aux éleveurs de chameaux tandis que le salaire des fonctionnaires n´est pas payé. Il est dans la familiarisation de l´administration. Vous n´avez certainement pas vu l´injustice, elle est dans le résultat d´un concours quand l´admis ne figure pas sur la liste d´admission. Le gouvernement MPS n´a cessé depuis son ascension à la Magistrature suprême d´offenser le droit des Tchadiens et leur besoin de vérité et d´équité et du minimum vital. Les ressources tchadiennes sont sans cesse détournées tels que le ciment de Baoré, le carburant de Djermaya qui aurait pu résoudre le manque de l’énergie domestique. Un État qui perd complètement le contrôle sur le prix des denrées de première nécessité, et ne se soucie guère qu´il manque d’eau potable et d’électricité dans tout le pays.
L'amélioration du niveau de vie du Tchadien doit passer par la mise à nue des insuffisances de la politique Mpiste, les incompétences des dirigeants, les incongruités et les incohérences de l’opposition tchadienne ainsi que le silence complice de la communauté internationale. Il y a également la probable future candidature du président IDI pour un nouveau mandat de trop. Telles sont les raisons qui ont mis le peuple dans la rue. Tout pouvoir démocratique aurait convoqué son peuple et écouté ses attentes ; or le pouvoir tchadien a préféré répondre par les armes. par ses militaires ouvrir le feu. On déplore deux morts à N´Djamena, un à Sahr, un mort à Kélo et de nombreux blessés grave.
Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est le silence de la communauté internationale sur cette tragique situation. Nous exigeons une prise de position claire et nette. Les institutions internationales, qui défendent des valeurs d’humanité, de liberté, peuvent seules faire pression sur le régime de N’Djamena pour qu’il entende la voix du peuple qui gronde. Et le faire trop tard serait assimiler à de la complicité tacite, aux conséquences incalculables.
Nous comptons sur une action de votre part et vous prions de recevoir notre très haute considération.
Les indignés

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