jeudi 2 février 2012



Sopi, l´illusion à la sénégalaise

Abdou Diouf doit bien se tenir les côtes de son salon feutré à l’heure qu’il est, et au vue de l´armée de Wade dans les rues dakaroises, les pneus enflammés et la population criant sont ras le bol face à un vieux épuisé égal à lui-même et de surcroît narguant son propre peuple. Qui aurait d´ailleurs cru cela du grand maître Wade il y´a 12 ans ?

Banqueroute, corruption et liberticide. Ainsi se résumerait le pouvoir d´Abdoulaye Wade selon Mandiaye Gaye, écrivain et auteur d´un livre à paraître sur les années Wade. Banqueroute, on ne saurait ici le dire. Corruption, à voir le fonctionnement actuel du Sénégal et le népotisme développé par Wade et son entourage, on ne pourra dire le contre. Accusez le régime Wade de liberticide et tout le confirmera. En effet coupure d´internet, achat supposé ou arrêt des opposants récalcitrants, violence de la police contre les manifestants ont bien jalonné les 12 ans de Guorgui. L´homme en qui les sénégalais ont cru et porté au pouvoir pour son verbe éloquent à l´époque, plein de justice et d´équité. Hélas.
Wade est bel et bien candidat à sa propre succession le 26 février ; et à 86 ans, fatigué physiquement par 12 années de règne sans partage, l´âge et des années d´opposition. Candidat, malgré le refus ouvert des sénégalais, malgré les différentes mise en garde. Et après tant de machinations et de basses manœuvres tentant d´imposer son fils Karim par tous les moyens. Aujourd´hui il ne reste que la force. Il n´hésite pas d´en faire usage. Il réprime, bâillonne, bref il a installé le règne de la peur au risque de briser la tradition qui fait du Sénégal l´un des rares pays d’Afrique ayant jusque-là l´alternance politique démocratique et pacifique. Et ce à quel prix ?
Abdoulaye Wade, profitant de son savoir juridique n´a fait que manipuler, tripatouiller, retoucher et changer tour à tour les lois et constitutions sénégalaises.  Ceci lui assure cette légalité juridique lui permettant d´être candidat aujourd´hui. Il a racheté les opposants cupides et affaiblis ce qui lui tenaient tête. Avec la complicité de la cour constitutionnelle, A. Wade à écarter Youssou Ndour de la course faisant ainsi de lui en quelque sorte l´unique candidat fiable. Être fiable fait-il de lui le seul qui peut diriger le Sénégal? Non.
Le bilan de son règne n´est pas brillant. À se demander qu´a-t-il fait de mieux que ses prédécesseurs? Rien. Rien qui lui vaillent les quelques vingt ans en prison. Rien en matière de démocratie et liberté, ses mots qu´il avait tant par le passé agité. Rien pour changer le quotidien des sénégalais. Au contraire, Wade a privilégié les rapports de confréries, encouragé le népotisme. Sous son règne la misère s´est accrue. Aucune trace du changement ou SOPI promis aux sénégalais  en 2000.
Mieux, le Guorgui a fait pire qu´il n´a reproché à Abdou Diouf son historique rival qu´il combattu avec véhémence. Il est compréhensible que Diouf se réserve le droit de parler et dit prié pour le Sénégal. Ce dernier en a grand besoin.

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