Prosper écoutant une bande sonore  d´une séquence tournée/ Ph Prosper
Prosper écoutant une bande sonore d´une séquence tournée/ Ph Prosper
Il est la nouvelle coqueluche des milieux culturels tchadiens. Il est l´un des porte-flambeaux du cinéma africain avec trois films sur le marché et un quatrième qui est en préparation. Prosper Nadjilem est le cinéaste qui a le vent en poupe en ce moment à N´Djaména. Ces films sont projetés dans tous les quartiers, en plein air pour ceux qui n´aiment pas l´atmosphère de Normandie, la seule salle de cinéma à N’Djamena.
Effacé mais aussi d´un contact facile, il n´hésite pas de répondre présent à toutes sollicitations. Prosper Nadjilem est à 31 ans, titulaire d´un licence en Audiovisuel et production cinéma. Lorsqu´il a reçu son baccalauréat série A4, il s´envole pour Yaoundé dont il revient comme cinéaste, sa passion d´enfance. «Par le cinéma, on peut transmettre un message qui peut changer tout un peuple. Je n´ai donc pas résister à suivre ma voie.»
C´est toi Prosper!
Je venais d´arriver à la cité Montaigne chez Floriane une amie d´une amie. On a à peine fait connaissance autour d´un thé qu´on frappe à la porte. Floriane fait entrer le visiteur:«tiens, j´ai oublié de te dire que j´attends Prosper le cinéaste. Tu dois certainement le connaître. Il arrive pour qu´on visionne son dernier film fille à papa.» Moi qui avais voulu toujours voir ce film qui a fait couler tant d´encre, me voici entrain d´être servi par le réalisateur même dans le douillet d´un salon. Quel plaisir! Je m´écriais, c´est toi Prosper! Mais on se connait déjà virtuellement. Il acquiesce, prend place, demande une bouteille de Fanta avec beaucoup de glaçons et en bu une rasade avant de me lancer tout simplement, «alors ca fait les vacances ou c´est un séjour de travail?» «Un peu des deux»fut ma réponse avant qu´on ne s´installe pour une partie de discussion portant sur les projets réciproques.
Filmographie
Cette joie de suivre son propre film entre copain!
Cette joie de suivre son propre film entre copain!
Son premier film, un long métrage sorti en 2008, dénonce le mariage forcé : quarante huit heures pour retrouver ma femme est tourné qu´avec des comédiens tchadiens. Le film a reçu un accueil favorable du public tchadien qu´il récidive en 2010 avec pour titre deux février. Il y parle de la guerre que N´Djaména a connue en 2008. Une sorte de thérapie par les images. L´acteur principal Haikal zakaria, ancien ministre de la jeunesse et des sports joue le rôle d´un commandant des armées qui voulait ramener la sécurité après la guerre mais qui sera confronté à des difficultés tant la société s´est divisée. Film reflet de la société tchadienne des années 80, juste après la guerre civile de 1979. Deux ans après, en 2012, il fait l´affiche avec fille à papa, un casting de rêve en Afrique avec des comédiens comme Michel Bohiri et Michel Gohou. Fille à papa est l´histoire d´un père de famille abandonnant sa famille pour s´installer avec sa maitresse dont l´âge avoisine celui de sa fille.