vendredi 29 novembre 2013

La foi au service de la société

La blogosphère tchadienne est jeune, diversifiée et non connue. Aussi j´ai voulu faire le portrait de chaque blogueur possible. J´ouvre donc cette série avec un blogueur (galanterie oblige. Eh oui, les femmes sont aussi galantes) plutôt qu´une blogueuse. Je vous propose le portrait d´un blog hors commun : il est un prêtre jésuite, éducateur et blogueur politique, Pascal Djimoguinan SJ (Society of Jesuit).

Pascal Djimoguinan, SJ/Ph DR


On pense souvent que le chrétien et le leader religieux ne doivent s´occuper que des choses du Christ. Le chrétien est la lumière et le sel du monde ; sentinelle donc de sa société, le gardien des mœurs. Aussi "je m'amuse à provoquer tout en rappelant de temps en temps des notions de philosophie politique. Comme je suis philosophe de formation, il faut bien que je fasse mon travail non?" Il  le fait si bien qu´à un moment j´ai pensé qu´il faudrait peut-être faire un portrait de lui. Homme modeste, il répond toujours qu´il y a plein de jésuites blogueurs et qu´il ne fait rien de spécial. Pascal Djimoguinan SJ aime provoquer les débats. Sans gêne, il s´interroge sur l'égalité homme-femme en Afrique, l´excision, le droit de la femme, l´incivisme et le manque d´un code de conduite dans la circulation n´djaménoise.
"Bloguer me permet de tenir le coup sinon, ça me permet de ne pas sombrer dans vue la situation de la RCA actuelle (où, je vis) mais je crois ce n´est pas la raison principale pour laquelle le blog a vu le jour, j'ai commencé il n'y a pas encore 2 mois; c'était en pleine guerre. Je retardais la création du blog mais la situation m´a poussé à le je le faire. Les écrits ne portent pas trop sur la guerre en question en toile de fond; il faut aller à la source; pourquoi est-ce qu’à un moment donné, la communication s'arrête pour faire place à la violence. Pourquoi est-ce que la politique n'a pas réussi et quand reprendra-t-elle?" Explique-t-il.
Celui qui aurait pu faire un bon journaliste a préféré la prêtrise. "J’ai toujours préféré être éducateur" confie-t-il pour toute description de sa personne. Il répond toujours "je vais bien pour le moment personne ne sait exactement ce qui arrivera dans les 2 semaines. Bien que les choses bougent". Oui l´insécurité qui prévoit à Bangui ne les aucun tchadien indifférent fut-ce un religieux. Et même si le jésuite ne se voit pas comme un porte-voix, il reconnaît faire une description quotidienne de l´évolution de la situation politique de Bangui sur son blog.  Le père Djimoguinan s´inquiète même s´il essaie de rester neutre que possible dans ces déclarations. "Ils en sont arrivés au bord d'une guerre religieuse; cela aurait été la pire des choses pour la RCA. Mais le problème est de savoir ce que sera la souveraineté du pays dans les 6 mois à venir. Un choix cornélien entre la sécurité et la souveraineté". Sa sécurité personnelle, il ne s´en préoccupe pas trop et avoue ne pas sortir beaucoup "parce que je suis plutôt casanier et en plus j'ai mes cours à préparer et à donner. Mon activité, c'est beaucoup plus une sorte de catharsis. Je préfère me soigner de la situation présente par l'écriture".


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