dimanche 1 avril 2012


Mali
Et si la Junte faisait son Mea Culpa?

Loin d´être un poisson d´Avril, Tombouctou la ville historique du Mali est bien tombé aux mains des rebelles ce dimanche 01 Avril 2012. Jamais du règne d´Amani Toumani Touré, dit ATT, les rebelles islamistes ont si rapidement gagné du terrain. Lui a qui la junte militaire en le destituant, l´accusait d´«l'incapacité à gérer la crise au nord».

Les putschistes ont voulu punir le chef de l'État pour sa trop grande passivité. Pourtant la junte militaire offre après dix jours de gouvernance,  le scénario du pire, l´image du gâchis et la possibilité d´un Mali divisé en deux avec un Nord sous la coupe de la rébellion des islamistes d´AQMI. En effet, Tombouctou porte ainsi à trois le nombre des grandes villes du Nord du Mali qui sont sous la coupe des rebelles. Et par là la quasi-totalité du Nord du pays. Que cette prise de la ville soit négociée ou non, elle montre déjà l´impuissance de la junte en place qui n´a jusque-là briller que par la nullité de son organisation tant interne que sur le terrain.

Une Junte acculée

En effet, rien ne semble réussir aux putschistes maliens qui pensaient eux mieux faire qu´ATT. Les raisons de leur coup d´Etat elles, sont bien là qui les rappellent à la réalité : le Nord malien est entre les mains des rebelles touareg et leurs milices islamistes qui pillent et saccagent tout sur leur passage. Entretemps, les portes de la CEDEAO leurs sont fermées. Et la communauté internationale a clairement tranché et revendique le retour à l´ordre constitutionnel. Seule la France a tenu un discours imprécis plein de sous-entendus. On observe mais personne n´ose écouter l´appel à l´aide, lancé par la junte militaire, pour contenir l´avancée des rebelles. Même si Bamako semble hors de portée encore, la prise de Tombouctou aprè Kidal, Gao, Bourem et Assongo est un coup dur pour la junte déjà isolé sur le plan international. En annocant leur désir de vouloir se retirer, les putschistes confirment ainsi leur incapacité face à ce que ATT a su pendant huit ans contenir.

ATT pusillanime mais bon stratège

Si les détracteurs d´ATT taxaient son régime d´indifférence, de manque de virilité à l´égard des Touareg et, de déni de réalité face à la menace salafistes, ils peuvent se réjouir des putschistes qui eux, ont réussi à bazardé le Mali. La rébellion et ses alliés Salafistes possèdent en une semaine tout le Nord-Est du Mali. Chose que Toumani Touré leur a refusé depuis huit ans.
ATT a toujours été un exemple en matière de démocratie cependant, il fut beaucoup  critiqué pour sa pusillanimité. Beaucoup l´accusait de faire la politique de l´Autruche sur la question touarègue, la rébellion du Nord et le terrorisme d´AQMI. Il était plutôt stratège, choisissant toujours le compromis en lieu et place de l´option militaire. Pourtant l´audace ne lui manquait point, lui ancien lieutenant-colonel putschiste. Alors qu´il venait de s'abstenir d´un troisième mandat,  il rate sa sortie à un mois de l'élection qui devait permettre de lui choisir un successeur, destitué par poignée de soldats maliens jusque-là anonymes le 21 mars. Coïncidence avec ce 22 mars 1991 date à laquelle, il renversa le régime de Moussa Traoré qui venait de réprimer un soulèvement estudiantin dans le sang.  L´histoire retiendra un homme humble, un démocrate qui n´a jamais modifié la constitution pour se maintenir au pouvoir.

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