samedi 14 avril 2012

Cette Afrique des  Putschs
Ben on commence par se demander s´il y´a peu de place dans les casernes africaines? Deux fois en moins d´un mois, l´Afrique de l´Ouest a connu deux coups d´Etat.  L´heure serait à une réintrospection des méthodes de gouvernance africaine. 

Entre deux tours d’élection présidentielle, une partie de l’armée bissau-guinéenne s’est emparée jeudi 12 avril 2012 du pouvoir. Le Premier Ministre Carlos Gomes Junior, arrêté par les mutins. Selon une source militaire, le président par intérim Raimundo Pereira et plusieurs responsables politiques sont également détenus au siège de l'état-major de l’armée. La capitale Bissau est quadrillée par les militaires putschistes: un peuple pris en otage dans son propre pays par les forces sensées à l´origine le défendre, il n´y´a qu´en Afrique qu´on puisse voir pareille chose.
En effet, personne n´a été surprise lorsque les premières détonations ont retenti jeudi soir à Bissau. Ni les Bissau-guinnéens, ni les observateurs non-africains des elections. Les diplomates et membres de la Communauté Internationale non plus. Ces derniers commencent d´ailleurs déjà à s´habituer aux bruits des armes que, lorsqu´ils s´ennnuient dans leurs feutrés appartements européens, ils s´offrent rapidement un job sous les Tropiques africains. De quoi à avoir une montée d´Adrenaline et un récit éxotique pour les amis et familles une fois de retour. Mais bon revenons à notre coup d´Etat.
Le motif réel
Les responsables et les objectifs de ce coup de force restent flous. Un “commandement militaire” - sans qu'aucun autre nom ne soit précisé - a rendu public un communiqué en début de matinée, le 13 avril, déclarant avoir agi pour dénoncer «un accord militaire secret signé à la fois par le Premier Ministre Carlos Gomes Junior et le président intérimaire Raimundo Pereira, le Gouvernement de Guinée-bissau et celui d'Angola». N´y´aurait-il pas autre language pour faire comprendre à Luanda que ses troupes ne sont plus les bienvenues en Guinée?
Le mal était antérieur que cette justification: dépuis décembre 2011 déjà, une mutinerie déjouée à temps, avait secoué la Guinée-Bissau alors que le président Malam Bacai Sanha était hospitalisé en France. Tout soupconnerait le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, le très influent chef de la marine reconnu être l'une des chevilles ouvrières du trafic de cocaine. Na Tchuto serait donc une personne trouble jouant à l´opposant radical de la réforme de l'armée dont les effectifs devraient passer de 12 000 hommes à environ 3 000. Dans les rangs, personne ne semble se réjouir de cette perspective. L'armée, compose essentiellement des Balantes, une éthnie particulièrement influente, est le véritable socle du pouvoir politique depuis l'indépendance acquise en 1974. Ainsi, les Balantes verraient dans cette réforme une manière de les éloigner des instances décisionnelles.
De là remplir Bissau de cadavres des dirigeants assassinés d´après des scénarii dignes des thrillers, on ne pourrait que croire; soit en la thèse d´un meutre aux relents narco-trafiquantes. La Guinée-bissau étant toujours qualifié de «narco-État» par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Soit en la peur des conséquences des réformes de l´armée faites à l´africaine sans un plan de réinsertion pour les déflatés. Toujours en est-il que cette Afrique des Putschistes, où la caserne dicte ses lois, commence par marrer plus d´un. Et le peuple, lui, ne trouve cela plus amusant.


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