vendredi 13 avril 2012

De l´ordre constitutionnel à l´Organisationnel
Les défis du nouveau PR de Bamako

Dioncounda Traoré est officiellement devenu président par intérim de la République du Mali, e 12 avril 2012 à Bamako. Il assurera cette fonction pendant une période de 40 jours minimum. Un temps peut être imparti pour les tâches qui l´attendent. 

Tessalit, Kidal, Gao, Tombouctou sont toujours sous occupation. Le Mali coupé en deux avec la proclamation de la République islamique de l´Azawad. Les habitants de cette partie du Nord soumis à toutes sortes d’atrocités et d’exactions. Une menace pour l´unicité, la laïcité et la démocratie d´un des rares model africain. Un lourd tribu pour ce peuple qui créa la charte du Mandé (ancêtre des droits universels de l´Homme) en 1222. Mais comme l´a reconnu le nouveau président, toutes les nations ont leurs moments difficiles et le Mali qui vient de fêter son cinquantenaire n’a jamais connu de moments plus difficiles que celui actuel: son existence en tant que Nation, Etat et territoire est en jeu.
L´Afrique a connu le  Mali des brassages, de la diversité, solidement fondé sur les ruines du royaume de Toumbouctou. Et ce Mali là, beaucoup en rêvent encore. Même le nouveau Président de la République, Dioncounda Traoré le reconnait; “Il ne saurait y avoir pour moi qu’un Mali ressaisi avec un tissu national éprouvé, le recoudre demandera un immense effort de nous tous et de nous toutes. J’ai l’honneur et la fierté d’accepter d’être l’aiguille et (…) si tous oublient leur ego, si tous oublient leurs appétits, leurs ambitions, leurs calculs et leurs supputations du moment alors ils seront sans aucun doute ce fil dont l’aiguille a besoin pour coudre! Le bateau Mali, vient d’essuyer une lame d’une violence inouïe mais il n’a pas chaviré et il ne coulera pas. Je crois en cette paix dans un pays où la seule vraie guerre devrait être celle qu’il doit mener contre tous les manques, contre la précarité, contre le faible taux d’éducation, contre le faible accès aux centres de santé et à  l’eau potable, contre la corruption et l’injustice. Je suis le Président d’un pays qui aime la paix et qui appelle tous nos frères et sœurs des mouvements rebelles à revenir sous l’arbre à palabre, à rentrer dans les rangs et à renforcer cette nation au lieu de la diviser. Cela doit être compris de tous : nous ne négocierons jamais la partition du Mali. Nous préférons la paix mais si la guerre est la seule issue nous la ferons. 
Bel discours d´investiture, plein de férmeté et sonnant le glas du désordre constitutionnel. Aura-t-il les moyens? “notre sous région et l’Afrique toute entière, (…) avec l’aide et l’accompagnement de l’Union Européenne et de la Communauté Internationale” clame-t-il. Oui justement cette Communauté Internationale à géographie variable, on ne saurait s´en douter. Mais à/pour quell prix? On le sait tous, la précipitation avec laquelle l´ordre constitutionnel est ramené à Bamako laisse dubitatif et ne peut que corroborer les propos d´un Président sûr de ses Alliés, anciens Alliés de Toumani Touré. De la voir une orchestration de la Francafrique avec son poulin Ouattara, on ne donnera que peut tort aux détracteurs de Dioncounda. Surtout quand on sait que la CEDEAO est d´une part un Blaise Compaoré putschiste au pouvoir dépuis presque 25 ans et d´autre part un Ouattara posté sur le fauteuil presidential par l´Armée hexagonale.
Qu´il soit Président qui raviverait la crise malienne qu´il ne la résoudrait, l´heure n´est pas aux querelles car les rebelles touaregs jouent la carte de la séduction dans les villes occupés: soins et nourritures gratuits et, sommes colossaux pour les jeunes récrus pour les combats. La hache de guerre est loin d´être enterrée. Espérons que l´Armée est cette fois-ci de son côté car le Sanogo, lui semble decide de ne point regagner la caserne.  



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